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motivait et, si l’on avait voulu, il eût été sous le charme.

Cet amiral est celui qui a brûlé la flotte américaine devant New-York.

Sévère, positif, sa haute taille ajoutait encore à son air dur et si orgueilleux. Homme d’amour-propre et de devoir, mais bon, quand on savait le prendre, il manquait de liant et, par cela même, il était d’autant plus nécessaire qu’il en trouvât dans les rapports indispensables que nous avions avec lui. Lorsqu’on avait à traiter avec lui, il fallait surtout aller droit au but et ne pas finasser. Enfin, tel qu’il était, il pouvait être très utile à l’Empereur ; tout était là. Les brouiller était donc agir avec égoïsme ou du moins irréflexion. Plus tard, il eût pu balancer la confiance accordée par le cabinet anglais aux rapports de sir Hudson Lowe, et l’on eut à regretter les dispositions dans lesquelles il partit de Longwood. Le capitaine Ross, son beau-frère, était un excellent homme dont nous n’eûmes qu’à nous louer ; il ne savait pas un mot de français et, par conséquent, ne pouvait causer avec l’Empereur.

Le 23 septembre, nous passions la ligne et