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OBSERVATIONS

à concevoir la différence des deux espèces de branches.

Mais, ajoutera-t-on, le gui a des graines que la nature ne doit pas avoir produites en vain. Nous nous proposons de faire plusieurs expériences sur ces graines ; et nous croyons qu’il est facile de découvrir si elles peuvent devenir fécondes, ou non. Mais, quoi qu’il en soit, il ne nous paroît point extraordinaire de trouver sur un arbre dans lequel on voit des sucs différents, des branches différentes ; et, les branches une fois supposées, il n’est pas plus difficile d’imaginer des graines dans les unes que dans les autres.

Ceci n’est qu’un essai des observations que nous méditons de faire sur ce sujet : nous regarderons avec le microscope s’il y a de la différence entre la contexture des fibres du gui et celle des fibres de l’arbre sur lequel il vient ; nous examinerons encore si elle change selon la différence des sujets dont on la tire. Nous croyons même que nos recherches pourront nous servir à découvrir l’ordre de la circulation du suc dans les plantes ; nous espérons que ce suc, si aisé à distinguer par sa couleur, nous en pourra montrer la route[1].

IV. Ayant fait ouvrir une grenouille, nous liâmes une veine considérable, parallèle à une autre qui va du sternum au pubis, le long de la linca alba, et cette dernière tient le milieu entre ce vaisseau que nous liâmes, et un autre qui lui est opposé. On fit une incision à un doigt de la ligature : nous n’avons pas remarqué que le sang ait rétrogradé, comme M. Leidde dit l’avoir observé. Mais nous suspendons notre jugement jusqu’à ce que nous ayons pu réitérer notre observation.

  1. Le gui vient de semence de son espèce ; il végète sur les plantes vivantes ou mortes, même sur des morceaux de terre cuite. Il ne faut à ces semences qu’un point d’appui. (Valmont de Bomare.)