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ACADÉMIQUE.

La quatrième dissertation est entrée en concours. L’auteur pose pour principe que tout mouvement centrifuge qui ne peut éloigner son mobile du centre par l’opposition d’un obstacle, se rabat sur lui-même, et se change en mouvement centripète. Il se fait ensuite la célèbre objection : « D’où vient que les corps pesants tendent vers le centre de la terre, et non pas vers les points de l’axe correspondants ? » et il y répond en grand physicien. On sait que la force centrifuge est toujours égale au carré de la vitesse divisé par le diamètre de la circulation ; et comme le diamètre du cercle de la matière qui circule vers le tropique est plus petit que celui qui circule vers l’équateur, il s’ensuit que sa force centrifuge est plus grande : mais cette force ne pouvant avoir tout son effet du côté où elle est directement déterminée, porte son mouvement du côté où elle ne trouve pas tant de résistance, et oblige les corps de céder vers le centre. Quant au fond du système, il est difficile de concevoir que la force centrifuge se réfléchissant en force centripète, puisse produire la pesanteur : il semble au contraire que, les corps étant poussés et repoussés par une égale force, l’action devient nulle : principe qui peut seulement servir à expliquer la cause de l’équilibre universel des tourbillons.

Il faut l’avouer cependant, on trouve dans cet ouvrage la main d’un grand maître : on peut le comparer aux ébauches de ces peintres fameux, qui, tout imparfaites qu’elles sont, ne laissent pas d’attirer les yeux et le respect de ceux qui connoissent l’art.

La dissertation suivante est simple, nette et ingénieuse. L’auteur remarque que les rayons de la matière éthérée tendent toujours à se mouvoir en ligne droite ; et comme cette matière ne peut passer les bornes du tourbillon où