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LETTRES FAMILIÈRES.


faut renoncer à être citoyen. Vous devriez bien revenir parla France méridionale ; vous trouverez votre ancien laboratoire, et vous me donnerez de nouvelles idées sur mes bois et mes prairies. La grande étendue de mes landes [1] vous offre de quoi exercer votre zèle pour l’agriculture: d’ailleurs, j’espère que vous n’oubliez pas que vous êtes propriétaire de cent arpents de ces landes, où vous pourrez remuer la terre, planter et semer tant que vous voudrez.

Adieu, je vous embrasse de tout mon cœur.


De Paris, le 9 avril 1754.


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LETTRE CXLII.


A M. CHARLES BONNET, DE LA SOCIÉTÉ ROYALE [2]


[A GENÈVE].


Je vous suis inf‍iniment obligé, monsieur, de votre lettre du 1er avril. J’ai vu par l’exposé de votre situation que l’eau pour les yeux dont je vous parlai, ne pouvoit que vous être nuisible parce qu’elle est un peu astringente. Ce que vous me mandez de l’habileté de M. Adrien ne me sur-

  1. Il gagna un procès contre la ville de Bordeaux, qui lui porta onze cents arpents de landes incultes, où il se mit à faire des plantations de bois et des métairies : l’agriculture faisant sa principale occupation dans les moments de relàche. Il avoit fait présent de cent arpents de ces terres incultes à son ami, pour qu'il pût exécuter librement des projets d’agriculture ; mais son départ et ses engagements ailleurs ont fait rester ce terrain en friche. (GUASCO.)
  2. V. les notes de la lettre adressée au même Charles Bonnet le 20 février 1754. Sup., p. 424.