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LETTRES FAMILIÈRES.


la bonne opinion qu’elle vous a marquée lui feront encore plus d’honneur. Nous lisons ici la réponse du roi d’Angleterre au roi de Prusse, et elle passe, dans ce pays-ci, pour une réponse sans réplique. Vous qui êtes docteur dans le droit des gens, vous jugerez cette question dans votre particulier.

Vous avez très bien fait de passer par Lunéville ; je juge, par la satisfaction que j’eus moi-même dans ce voyage, de celle que vous avez éprouvée par la gracieuse réception du roi Stanislas. Il exigea de moi que je lui promisse de faire un autre voyage en Lorraine. Je souhaiterois bien que nous nous y rencontrassions à votre retour d’Allemagne : l’instance que le roi vient de vous faire, par sa gracieuse lettre, d’y repasser, doit vous engager à reprendre cette route. Nous voilà donc, encore une fois, confrères en Apollon [1] ; en cette qualité recevez l’accolade.


De Paris, 5 mars 1753.



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LETTRE CXXX [2].


M. DE SOLIGNAC, SECRÉTAIRE DE L’ACADÉMIE DE NANCY

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A NANCY EN LORRAINE.


J’ai l’honneur de vous saluer, Monsieur, et je vous dirai que mon petit ouvrage, intitulé Lysimaque, court en manuscrit à Paris, tellement défiguré, mutilé et estro-

  1. Le roi Stanislas les avoit fait agréger à son académie de Nancy. (G.)
  2. Communiqué par M. E. Charavay.