Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/425

Cette page n’a pas encore été corrigée
407
LETTRES FAMILIÈRES.


amitié, l’honneur que vous voulez nie faire et que je ne mérite guère, de me mettre à la tête de votre livre.

Vous me surprenez beaucoup, quand vous me dites que le président Barbot n’a égaré que deux de vos dissertations ; il vous en reste deux, et j’admire votre bonheur. Il faut que le président ait changé, ou qu’il ait des attentions particulières pour vous ; à un autre, il les auroit égarées toutes les quatre.

Ce que vous dites sur les Anglois est très-bien et très-sensé. Effectivement ils aiment les grands hommes de leur patrie ; et, dans cette nation extraordinaire, il y a peu de gens qui n’aient un coin de mérite personnel.

Je compte partir pour Paris vers la fin de novembre. J’ai l’honneur d’être. Monsieur, avec les sentiments de la plus parfaite estime, etc.


À Lartigue, ce 3 novembre 1752.


_______



LETTRE CXXVII [1].


À MADAME LA MARQUISE DE POMPADOUR [2].


Madame,

Comme vous êtes à Crécy, où il ne m’est pas permis d’aller, j’ai l’honneur de vous écrire ce qui se passa hier à l’Académie.

  1. D’après un manuscrit de M. de Secondat.
  2. Montesquieu était directeur de l’Académie française eu 1752, lorsque Piron se présenta pour remplir la place vacante par la mort de l’archevêque de Sens. Les suffrages se réunissaient en sa faveur, lorsque le directeur