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LETTRES FAMILIÈRES.


garde comme destiné à faire les plus grandes choses. Adieu, mon cher ami, je vous embrasse de tout mon cœur.

De la Brède, le 4 octobre 1752.


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LETTRE CXXVI [1].


A M. B[RESCON], MÉDECIN



Vous trouvez, Monsieur, que je fais réponse bien tard à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 24 novembre [2]. J’ai toujours été à cheval depuis ce temps-là et j’aurais été bien flatté d’avoir l’honneur de vous voir.

A l’égard de la dédicace de votre ouvrage, il vous faudrait un Mécène qui valût mieux que moi ; et je dois renoncer pour vous à l’honneur que vous me faites. Quoi qu’il en soit, je ne regarderai que comme une pure marque de votre

    eut part, en cette qualité, à la victoire de Planian ; et la réputation qu’il s’est faite dans les défenses mémorables de Dresde et de Schwenitz, prouve que M. de Montesquieu se connoissoit en hommes. Il mourut d’apoplexie à Kœnigsberg, où il étoit prisonnier de guerre, dans le grade de général en chef d’infanterie, et chevalier grand’croix de l’ordre militaire de Marie-Thérèse. Elle honora par des regrets très-marqués la perte de ce général, auquel l’ennemi même rendit les honneurs les plus distingués durant sa captivité et à sa mort ; mort qu’il eût peut-être évitée, si les témoignages honorables que le roi de Prusse rendit à sa capacité après le siège de Schwenitz eussent été accompagnés de la grâce de pouvoir aller prendre les bains, suivant la convention faite verbalement avec le général ennemei, lors de la reddition de la place. (GUASCO.)

  1. Manuel épistolaire, Caen, 1788.
  2. La date de la lettre prouve que novembre est ici une erreur. C'est sans doute septembre qu'il faut lire.