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LETTRES FAMILIÈRES.


Quoi qu’il en soit, vous êtes agréable à lire, et vous faites penser. Permettez des embrassements de félicitation.


De Paris, le 4 mars 1751.


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LETTRE XCIX [1].


AU ROI DE POLOGNE, DUC DE LORRAINE.


Sire,


J’appris hier chez Monsieur le Maréchal de Belle-Isle que Votre Majesté venait d’établir une Académie à Nancy, et ma première idée fut de lui demander une place. Dans ce cas il faudra qu’Elle ait la bonté de répondre Elle-même à son Académie du mérite que je puis avoir pour cela, moyennant quoi il n’y aura personne qui ne m’en croie beaucoup. Votre Majesté voit que je ne perds aucune des occasions qui peuvent un peu m’approcher d’Elle, et quand je pense aux grandes qualités de Votre Majesté, mon admiration demande toujours de moi ce que le respect veut me défendre.

J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, de Votre Majesté le très-humble et très-obéissant serviteur.


MONTESQUIEU.


Le 20 mars 1751.
  1. Extrait des procès-verbaux de l'Académie fondée à Nancy, par Stanislas, roi de Pologne, I. 1, p. 139.

    Je dois le texte exact de cette lettre et des trois suivantes à l’obligeance de M. Alfred Hambaud, professeur à la faculté des lettres de Nancy.