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LETTRES FAMILIÈRES.


d’en instruire Votre Excellence, qui verra à quoi cet événement peut être bon. Je me souviens d’un endroit d’une de ses lettres auquel j’ai bien fait attention depuis ; qu’il ne falloit pas mettre trop d’importance aux choses qu’on demandoit dans ce pays-là. Je la supplie de me permettre de lui présenter encore mes respects.

De Paris, le 8 octobre 1750.


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LETTRE XC [1].


A M. THOMAS NUGENT [2]


A LONDRES.


Je ne puis m’empêcher, Monsieur, de vous faire mes remerciements. Je vous les avois déjà faits, parce que vous m’aviez traduit ; je vous les fais à présent, parce que vous m’avez si bien traduit. Votre traduction n’a d’autre défaut que ceux de l’original ; et je dois vous être obligé de ce que vous empêchez si bien de les voir. Il semble que vous ayez voulu traduire aussi mon style, et vous y avez mis cette ressemblance : qualem decet esse sororum. Quand vous verrez M. Domville, je vous prie de vouloir bien lui faire mes compliments.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, avec une parfaite reconnoissance, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


De Paris, le 18 octobre 1750.
  1. Publiée pour la première fois dans l’édition Daiibon, Paris. 1827.
  2. Thomas Nugent, traducteur de l'Esprit des Lois, est auteur d’un Dictionnaire portatif françois-anglois et anglois-françois, qui a eu de nombreuses éditions. Il est mort à Londres le 27 avril 1772.