Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/313

Cette page n’a pas encore été corrigée
295
LETTRES FAMILIÈRES.


LETTRE LVIII.


A L’ABBÉ COMTE DE GUASCO.


A AIX.


Je vous donne avis, victorieux Abbé, que vous avez remporté un second triomphe à l’académie [1].

Je n’ai point parlé de votre affaire à madame d’Aiguillon, parce qu’elle est partie pour Bordeaux comme un éclair : elle n’est occupée que du franc-aleu ; tout doit céder à cela, même ses amis.

Je vous donne aussi avis qu’au commencement du mois prochain l’ouvrage en question [2] sera fini de copier. Je suis quasi d’avis de le mettre in-12 : ce que je vous enverrai formera cinq volumes distingués dans la copie. Ayez la bonté de me mander où il faut que je vous adresse le paquet. Je compte recevoir votre réponse avant que l’on ait fini ; ainsi vous ne devez pas perdre de temps à m’écrire et à me mander où vous serez tout le mois de juin.

Je suis bien aise que votre santé soit meilleure ; votre esquinancie m’a alarmé. Adieu, mon cher ami.


De Paris, le 4 mai 1747.
  1. Le sujet du prix proposé par l’Académie étoit d’expliquer en quoi consistait la nature et l’étendue de l’autonomie dont jouissaient les villes soumises à une puissance étrangère. (GUASCO.)
  2. L'Esprit des Lois.