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LETTRES FAMILIÈRES.

M. le médecin Buno qui est un homme de mérite qui va en Angleterre, comme les philosophes alloient autrefois en Egypte. Vous me ferez plaisir si vous voulez bien lui accorder la même part dans votre amitié que vous lui donnerez dans votre estime.

M. Cerati part pour l’Angleterre, c’est-à-dire presque vraiment pour vous aller voir. Il restera si peu de temps qu’il n’acquerra guère autre chose que l’envie de retourner ; mais il vous verra et je sens que c’est beaucoup. Continuez-moi, monsieur, votre amitié. J’ai l’honneur d’être avec les sentiments du monde les plus tendres, monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.


MONTESQUIEU.


A Paris, ce 22 mai 1743.


Ne ferons-nous jamais la paix ? Je voudrois qu’on renvoyât tous les politiques, et qu’on fît la paix au jugement de la Société Royale.


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LETTRE XLII.


A L’ABBÉ DE GUASCO [1].


L’abbé Venuti m’a fait part, mon cher Abbé, de l’affliction que vous a causée la mort de votre ami le prince de Cantimir, et du projet que vous avez formé de faire un

  1. Après avoir passé un au à Turin, il étoit revenu à Paris et s’étoit voué aux fonctions de son état ; mais voyant qu’elles ne feroiont que l’exposer au fanatisme qui régnoit alors on France à cause des disputes théologiques, il y renonça, se livrant exclusivement à la culture des lettres et à la société des