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LETTRES FAMILIÈRES.


Adieu, monsieur mon cher illustre ami, personne ne vous aime, respecte et honore plus que moi.


MONTESQUIEU.


A Paris, ce 27 septembre 1742.


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LETTRE XXXVIII.


A MARTIN FFOLKES [1].


J’ai reçu, Monsieur, votre lettre avec le petit paquet qui étoit dedans. M. de Maupertuis a reçu de moi son contingent avec fidélité, car je connois aussi bien que personne l’importance de la chose, et j’ai cru devoir par déférence lui envoyer la superbe et grande machine ; et sans vouloir vous fâcher, je vous avouerai que je ne crois pas que le modèle en soit en Angleterre ; mais qu’on en a pris la peine en Irlande.

M. de Maupertuis m’a chargé de vous envoyer un petit paquet de livres que vous recevrez par Mme de Bulklev ; j’en ai ajouté un petit que je me fais l’honneur de vous présenter.

A présent que la reine de Hongrie quitte la Bavière ; les François, la Bohême ; l’Espagne, la Savoie ; que le roi d’Angleterre ne passe pas la mer, il me semble que voilà des acheminements à la paix. J’aime cette paix pour bien des raisons ; je voudrois surtout que rien ne m’empêchât d’aller dans les lieux où vous êtes, et ne m’ôtât l’espérance de vous

  1. Tiré des Archives de Sir William Ffolkes. Envoi de M. Masson.