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LETTRES FAMILIÈRES.



LETTRE XXXVI [1].


MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE BARROT [2].


PRÈS LES JACOBINS, A BORDEAUX.


Votre lettre m’a fait un très-grand plaisir, mon cher Président, peur la nouvelle des sujets qui se présentent [3], parmi lesquels je distingue beaucoup et M. l’évêque d’Agen, par la manière de protection que cela donne, et l’anatomiste dont vous parlez, à cause de la réalité de la chose. Je vous assure qu’avec de la bonne volonté et de la conduite, on fera quelque chose de cette Académie.

Il serait fâcheux que l’affaire de l’abbé de Clérac manquât [4]. M. de Sarrau m’en a écrit de manière à me pérsuader qu’il pense comme vous. J’ai envoyé chez l’abbéde Grave pour le livre avec 24 livres, on ne l’a pas voulu donner à moins de dix écus. Votre ordre précis m’a empêché de le prendre à ce prix. On m’a promis de m’envoyer la note du Journal de Trévoux ; je crois que vous ferez bien de ne pas vous arrêter à cela, et de faire vous-même l’extrait pour votre Éloge, comme si on ne l’avoit pas fait. Je vous enverrai toujours le Trévoux, dès que je saurai lequel. Je parlerai à mon retour pour avoir des mémoires de la famille de Silva [5].

J’espère, mon cher Président, que nous ferons de bon vin cette année; je vous souhaite une bonne santé ; vous

  1. Bibliothèque de M. Cousin, à la Sorbonne.
  2. Sur le président Barbet, ami intime de Montesquieu, voyez la lettre à l’abbé Venuti, du 30 octobre 1750.
  3. A l’académie de Bordeaux.
  4. La place de bibliothécaire. V. sup. la Lettre XXXIII.
  5. Célèbre médecin de Bordeaux, dont sans doute le président Barbet devait faire l’éloge.