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LETTRES FAMILIÈRES.

et Chanterre, chose qu’il y a longtemps que je devois avoir fait.

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LETTRE XXIII.


A M. L’ABBÉ VENUTI[1].


A CLÉRAC.


J’ai reçu, Monsieur, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, avec beaucoup plus de joie que je n’aurois cru, parce que je ne savois pas que M. l’abbé de Clérac, que j’honorois déjà beaucoup, fût le frère de M. le chevalier Venuti[2], avec qui j’ai eu l’honneur de contracter amitié à Florence, et qui m’a procuré l’honneur d’une place dans l’académie de Cortone. Je vous supplie, Monsieur, d’avoir pour moi les mêmes bontés qu’a eues monsieur votre frère. M. Campagne m’a écrit le beau présent que vous lui aviez remis pour moi, dont je vous suis infi-

  1. Ce savant Italien, d’une maison de condition de Cortone, avoit été envoyé en France par le chapitre de Saint-Jean-de-Latran, comme vicaire de l’abbaye de Clérac, que Henri IV conféra à ce chapitre après son absolution. Pendant nombre d’années qu’il séjourna en France, il travailla à plusieurs dissertations sur l’histoire de son pays, pour l’académie de Bordeaux à laquelle il fut agrégé, et à des poésies, entre autres au Triomphe de la France littéraire, et à la traduction du poëme de la Religion de M. Racine. Il mérita par là une gratification du roi en quittant la France pour passer à la prévôté de Livourne, que l’Empereur lui conféra comme grand-duc de Toscane. (Guasco.)
  2. Il fut le premier qui nous donna une relation de la découverte d’Herculanum, avec un détail des antiquités qu’on y avait trouvées de son temps. Il a eu aussi la plus grande part à l’établissement de l’académie étrusque de Cortone, qui nous a donné sept volumes in-4o d’excellents mémoires sur des sujets d’histoire et d’antiquités. (G.)