Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée

AVIS DE L’ÉDITEUR


DE 1761[1]


__________


Dans un voyage que je fis il y a quelques années en Italie, je me liai avec des personnes qui avoient eu une correspondance réglée avec l'illustre M. de Montesquieu, et on me fit voir quelques-unes de ces lettres. Cela me fit naître l’idée d’en faire un recueil. On applaudit à mon projet ; quelques personnes voulant en faciliter l’exécution m’ont procuré celles qu’ils avoient entre les mains ; d’autres m’ont remis celles que ce grand homme leur avoit écrites ; je les donne aujourd’hui au public, persuadé qu’il me saura gré du présent que je lui fais.

Je sais que quand M. de Montesquieu écrivoit ses lettres, il ne supposoit pas qu’on les conserveroit, et qu’elles deviendroient un jour publiques. Je sais encore que ces lettres n’ajoutent rien à la réputation de cet auteur célèbre ; mais elles sont propres à faire connoître quelques circonstances de sa vie, ses liaisons étrangères, la bonté de son cœur envers ses amis et l’estime qu’il avoit pour eux, titres trop précieux pour ceux-ci, pour ne pas rendre très-légitime leur amour-propre et leur empressement à faire connoître les monuments de leur correspondance avec un ami aussi respectable. « Si jamais je me trouvois dans le cas de devoir faire mon apologie, me disoit un de ceux-ci, qui a été lié particulièrement avec lui, je ne dirois autre chose, sinon que je fus l’ami de Montesquieu et que j’en fus estimé, et je croirois en avoir dit assez. »

Quoique ce ne soient ici que des lettres familières, on y trouve souvent des choses intéressantes, des anecdotes curieuses, de ces

  1. L’abbé de Guasco, à qui un grand nombre de ces lettres sont adressées.