Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t6.djvu/221

Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉCLAIRCISSEMENTS

SUR

L’ESPRIT DES LOIS

_____________


I.


Quelques personnes [1] ont fait cette objection : Dans le le livre de l'Esprit des Lois, c’est l’honneur ou la crainte qui font le principe de certains gouvernements, non pas la vertu ; et la vertu n’est le principe que de quelques autres : donc les vertus chrétiennes ne sont pas requises dans la plupart des gouvernements.

Voici la réponse : l’auteur a mis cette note au chapitre V du livre IIIe : « Je parle ici de la vertu politique, qui est la vertu morale, dans le sens qu’elle se dirige au bien général ; fort peu des vertus morales particulières ; et point du tout de cette vertu qui a du rapport aux vérités révélées ». Il y a, au chapitre suivant, une autre note qui renvoie à celle-ci ; et aux chapitres II et III du livre Ve l’auteur a défini sa vertu, « l’amour de la patrie. » Il définit l’amour de la patrie,

  1. C’est une réponse à la lettre insérée dans le Journal de Trévoux que nous avons publiée, Sup., pages 101 et suivantes.