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CHAPITRE XVI.


DU SECOURS QUE L’ÉTAT PEUT TIRER
DES BANQUIERS.


Les banquiers sont faits pour changer de l’argent [1], et non pas pour en prêter. Si le prince ne s’en sert que pour changer son argent, comme il ne fait que de grosses affaires, le moindre profit qu’il leur donne pour leurs remises, devient un objet considérable ; et, si on lui demande de gros profits, il peut être sûr que c’est un défaut de l’administration. Quand, au contraire, ils sont employés à faire des avances, leur art consiste à se procurer de gros profits de leur argent, sans qu’on puisse les accuser d’usure.

  1. L'auteur prend ici les mots changer de l'argent dans le sens d'escompter.
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