CHAPITRE XXIV.
Lorsqu’il [1] y avoit plusieurs accusateurs, il falloit qu’ils s’accordassent pour que l’affaire fût poursuivie par un seul ; et s’ils ne pouvoient convenir, celui devant qui se faisoit le plaid, nommoit un d’entre eux qui poursuivoit la querelle.
Quand [2] un gentilhomme appeloit un vilain, il devoit se présentera pied, et avec l’écu et le bâton ; et, s’il venoit à cheval, et avec les armes d’un gentilhomme, on lui ôtoit son cheval et ses armes ; il restoit en chemise, et étoit obligé de combattre en cet état contre le vilain.
Avant le combat, la justice [3] faisoit publier trois bans. Par l’un, il étoit ordonné aux parents des parties de se retirer [4] ; par l’autre on avertissoit le peuple de garder le silence [5] ; par le troisième, il étoit défendu de donner du secours à une des parties, sous de grosses peines, et même celle de mort, si, par ce secours, un des combattants avoit été vaincu.
Les gens de justice gardoient [6] le parc ; et dans le cas