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CHAPITRE XXI.


NOUVELLE RÉFLEXION SUR LE POINT D’HONNEUR
CHEZ LES GERMAINS.


« C’étoit chez les Germains, dit Tacite [1], une grande infamie d’avoir abandonné son bouclier dans le combat ; et plusieurs, après ce malheur, s’étoient donné la mort. » Aussi l’ancienne loi [2] salique donne- t-elle quinze sous de composition à celui à qui on avoit dit par injure qu’il avoit abandonné son bouclier.

Charlemagne [3], corrigeant la loi salique, n’établit dans ce cas que trois sous de composition. On ne peut pas soupçonner ce prince d’avoir voulu affoiblir la discipline militaire : il est clair que ce changement vint de celui des armes : et c’est à ce changement des armes que l’on doit l’origine de bien des usages.

  1. De morib, German. C. VI. (M.)
  2. Dans le Pactus legis salicœ, C. VI. (M.)
  3. Nous avons l’ancienne loi, et celle qui fut corrigée par ce prince. (M.)
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