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CHAPITRE V.


COMMENT LA MONARCHIE POURVOIT A SA SURETÉ.


La monarchie ne se détruit pas elle-même comme l'État despotique ; mais un État d’une grandeur médiocre pourroit être d’abord envahi. Elle a donc des places fortes qui défendent ses frontières, et des armées pour défendre ses places fortes [1]. Le plus petit terrain s’y dispute avec art, avec courage, avec opiniâtreté. Les États despotiques font entre eux des invasions ; il n’y a que les monarchies qui fassent la guerre [2].

Les places fortes appartiennent aux monarchies ; les États despotiques craignent d’en avoir. Ils n’osent les confier à personne ; car personne n’y aime l’État et le prince.

  1. Les sages républiques ont tout cela, et font de même tout ce que les monarques les plus sensés peuvent faire. (LUZAC.)
  2. . En d’autres termes : les Turcs font des invasions, la France fait la guerre.
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