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LIVRE IV, CHAP. III.

L’éducation y est donc en quelque façon nulle. Il faut ôter tout, afin de donner quelque chose ; et commencer par faire un mauvais sujet, pour faire un bon esclave.

Eh ! pourquoi l’éducation s’attacheroit-elle à y former un bon citoyen qui prit part au malheur public ? S’il aimoit l’État, il seroit tenté de relâcher les ressorts du gouvernement : s’il ne réussissoit pas, il se perdroit ; s’il réussissoit, il courroit risque de se perdre, lui, le prince, et l’empire.



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