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CHAPITRE II.
DU GOUVERNEMENT RÉPUBLICAIN ET DES LOIS
RELATIVES A LA DÉMOCRATIE
[1] .
Lorsque, dans la république, le peuple en corps a la souveraine puissance, c’est une Démocratie [2]. Lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une Aristocratie.
Le peuple, dans la démocratie, est, à certains égards, le monarque ; à certains autres, il est le sujet.
Il ne peut être monarque que par ses suffrages qui sont ses volontés. La volonté du souverain est le souverain lui-même. Les lois qui établissent le droit de suffrage sont donc fondamentales dans ce gouvernement. En effet, il est aussi important d’y régler comment, par qui, à qui, sur quoi, les suffrages doivent être donnés,
- ↑ Voyez sur ce chapitre Aristote dans sa Politique, liv. VI, chap.II. Il y expose les lois fondamentales de la constitution démocratique. Ce même livre, où il examine cette question : « Quels doivent être les principes des lois dans leurs rapports avec les différentes espèces de gouvernement ? » pourroit avoir fourni à Montesquieu l'idée mère de son immortel ouvrage. (PARRELLE.)
- ↑ Par démocratie entendez que Montesquieu parle d’Athènes et de Rome. Et quand il dit : « Il est essentiel de fixer le nombre des citoyens qui doivent former les assemblées... Dans l'état populaire on divise le peuple en de certaines classes, etc. », traduisez par : voilà ce qu'on faisait dans les républiques d'Athènes et de Rome. N’oubliez pas surtout que les réflexions de l'auteur ne sont justes que dans la mesure des faits observés.