Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t2.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
GRANDEUR ET DÉCADENCE DES ROMAINS.


connu l'épée espagnole[1], ils quittèrent la leur[2].Ils éludèrent la science des pilotes par l’invention d’une machine que Polybe nous a décrite. Enfin, comme dit Josèphe[3], la guerre était pour eux une méditation ; la paix, un exercice.

Si quelque nation tint de la nature[4] ou de son institution quelque avantage particulier, ils en firent d’abord usage ; ils n’oublièrent rien pour avoir des chevaux numides, des archers crétois, des frondeurs baléares, des vaisseaux rhodiens.

Enfin, jamais nation ne prépara la guerre avec tant de prudence et ne la fit avec tant d’audace.

  1. Fragm. de Polybe, rapporté par Suidas au mot M... (M.)
  2. Cette phrase n'est point dans A.
  3. De Bello judaico, liv. III, ch. VI. (M.)
  4. A. Si quelque nation eut de la nature.