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LETTRES PERSANES.




LETTRE CLII.


NARSIT A USBEK.


A PARIS.


Roxane et Zélis ont souhaité d’aller à la campagne : je n’ai pas cru devoir le leur refuser. Heureux Usbek ! tu as des femmes fidèles, et des esclaves vigilants ; je commande en des lieux où la vertu semble s’être choisi un asile. Compte qu’il ne s’y passera rien que tes yeux ne puissent soutenir.

Il est arrivé un malheur qui me met en grande peine. Quelques marchands arméniens, nouvellement arrivés à Ispahan, avaient apporté une de tes lettres pour moi ; j’ai envoyé un esclave pour la chercher ; il a été volé à son retour, et la lettre est perdue. [1] Écris-moi donc promptement ; car je m’imagine que, dans ce changement, tu dois avoir des choses de conséquence à me mander.

Du sérail de Fatmé, le 6 de la lune de rébiab 1, 1719.

  1. A. C. De manière que la lettre est perdue.