On parle toujours ici de la constitution. [1] J’entrai l’autre jour dans une maison, où je vis d’abord un gros homme avec un teint vermeil, [2] qui disait d’une voix forte : J’ai donné mon mandement ; je n’irai point répondre à tout ce que vous dites ; mais lisez-le, ce mandement, et vous verrez que j’y ai résolu tous vos doutes. J’ai bien sué [3] pour le faire, dit-il en portant la main sur le front ; j’ai eu besoin de toute ma doctrine, et il m’a fallu lire bien des auteurs latins. Je le crois, dit un homme qui se trouvait là, car c’est un bel ouvrage ; et je défierais bien ce jésuite [4] qui vient si souvent vous voir d’en faire un meilleur. Lisez-le donc, [5] reprit-il ; et vous serez plus instruit sur ces matières dans un quart d’heure que si je vous en avais parlé toute la journée. [6] Voilà comme il évitait d’entrer en conversation et de commettre sa suffisance. Mais comme il se vit pressé, il fut obligé de sortir de ses retranchements ; et il commença à dire théologiquement force