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VI
AVERTISSEMENT.


ses écrits, a gardé, non moins que Montaigne, le goût du terroir.

En tête du premier volume on trouvera l’éloge de Montesquieu par Maupertuis. Moins connu que celui de d’Alembert, et moins remarquable, quoiqu’il soit écrit avec plus de simplicité, l’éloge de Maupertuis a le mérite de nous avoir conservé la première impression produite par la mort de Montesquieu ; et de plus il contient des faits curieux sur la vie et la mort de ce grand homme. Du reste, dans le dernier volume, qui contiendra la correspondance, nous donnerons l’éloge de d’Alembert, et les témoignages contemporains que nous avons pu réunir sur la personne et les écrits de Montesquieu.

Nous avons dit dans quel esprit est conçue cette nouvelle édition. Si, en rajeunissant Montesquieu, nous pouvons le faire lire par les générations nouvelles, nous croirons avoir rendu service à la science et au pays. Nous savons par expérience tout ce qu’on gagne à vivre en compagnie avec cet esprit puissant, sage et bon ; nous voudrions appeler le lecteur à partager ce plaisir délicat. Aujourd’hui le XVIIe siècle est à la mode ; on donne d’excellentes éditions de ses classiques ; on a raison ; mais le XVIIIe siècle a aussi de beaux noms littéraires, qu’il ne faut pas oublier. Si ses écrivains ne sont pas aussi purs que ceux du règne de Louis XIV, ils ont le mérite de remuer des idées plus vivantes ; ce sont eux qui ont préparé la