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LETTRES PERSANES.


me tourne vers ma patrie, et me rend ce pays-ci plus étranger.

Mais, cher Nessir, je te conjure, fais en sorte que mes femmes ignorent l’état où je suis. Si elles m’aiment, je veux épargner leurs larmes ; et, si elles ne m’aiment pas, je ne veux point augmenter leur hardiesse.

Si mes eunuques me croyaient en danger, s’ils pouvaient espérer l’impunité d’une lâche complaisance, ils cesseraient bientôt d’être sourds à la voix flatteuse de ce sexe, qui se fait entendre aux rochers, et remue les choses inanimées.

Adieu, Nessir. J’ai du plaisir à te donner des marques de ma confiance.


De Paris, le 5 de la lune de chahban, 1712.