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il a une feuille de route. Nous cheminerons ensemble jusqu’au Mans.

Nous disons adieu aux amis. En ce moment nous sommes tous persuadés que le siège ne durera pas plus d’un mois. A bientôt donc et bonne chance !

Le train quitta Paris, si ma mémoire ne fault, à six heures du soir. Quel train ! Des femmes, des enfants, des hommes, des jeunes gens, des riches surtout. Un déménagement. Les voyageurs des premières parqués dans les troisièmes, les wagons bondés. Un pêle-mêle inouï. On ne vérifie même pas les billets. C’est déjà une déroute. On a le cœur serré. Les voyageurs craignent de rencontrer les uhlans ou de recevoir tout-à-coup une grêle de balles. Ce n’est qu’à Rambouillet qu’on se rassure un peu. Ainsi partaient les dernières personnes qui abandonnaient Paris.