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LA VIE CIVILE

Mme Alcindor, au temps où je me croyais destiné à monter une vaste industrie pour parades de saltimbanques. Il y avait bien une spécialité à créer ; seulement, il fallait tout innover :
l’industrie et l’ouvrier propre à l’exercer. Ces braves Alcindor ! il me semble que je les néglige un peu ; je ne les ai pas vus de puis quinze jours. Je vais aller à Montmartre ! Je ne suis pas monté sur la butte depuis ma libération du service ; je ne l’ai pas vue depuis que j’étais soldat, et je l’aime, moi, ma butte Montmartre ! C’est un Paris à part, un Paris qui semble plus libre que les autres, d’où on domine le reste de la grand’ville comme si on avait sous ses yeux une vaste mer avec ses vagues. Ainsi de Meudon… Ah ! Meudon……

Il prit l’omnibus pour se rendre à la butte, et ses compagnons de voyage lui semblèrent guillerets parce qu’il l’était lui-même.

— L’atelier de Montmartre ! pensait-il. C’est déjà loin. J’avais seize ans. J’en ai vingt-un à présent.