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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— Il peignit en pleine pâte !

— De la bonne peinture ! tais-toi donc ! Il ne fit que de fort vilains museaux.

— C’est qu’apparemment les gens d’Anvers étaient laids ou qu’il les voyait tels.

— Laids, les gens d’Anvers ! et Rubens, cavalier accompli ! et sa seconde femme, Hélène Fourment, d’une beauté si parfaite !

— Ils devaient constituer des exceptions.

— Du tout, les Flamands sont de belle race.

— Je n’en sais rien. S’ils eussent été beaux, les peintres ne les auraient pas faits laids.

— Van Dyck était beau comme Rubens.

— Il ne faut pas confondre la Flandre avec la Hollande et Brouwer appartient par sa peinture à l’École hollandaise.

— Pouah ! les Hollandais !

— Moi, je suis comme Louis XIV qui s’écria, quand on lui présenta des tableaux hollandais : « Ôtez de mes yeux ces magots. »

— Je ne connais rien de plus admirable que la peinture hollandaise, dit Pépé.

— Oh ! oh ! oh ! oh !

— C’est du paradoxe ?

— Je parle sérieusement.

— Les Hollandais ! Des gens qui ne peignent pas le nu !

— Qui ne savent faire que des portraits !

— Voudriez-vous, demanda Pépé, qu’ils fissent des têtes d’enfants décapités supportées par des ailes ? Il n’y a rien de