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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

Demandons-lui de nous continuer des secours si nécessaires ; demandons-lui la paix après la victoire, et qu'il couronne ses bienfaits par la durée d'un gouvernement sous lequel la colonie n'adressera jamais à Dieu que des actions de grâce”.

Les Anglois, consternés de la prise de Chouaguen, et craignant qu'on ne marchât de suite à eux, ont brûlé les trois forts qui leur servoient d'entrepôt sur la rivière de Chouaguen, et barré cette même ivière.

L'on a établi des garnisons dans nos forts de Frontenac et Niagara, savoir cent hommes des troupes de la colonie au premier, et au second cent cinquante hommes des troupes de terre et cent hommes des troupes de la colonie aux ordres de M. Pouchot, capitaine au régiment de Béarn, chargé de continuer les fortifications de Niagara.

Telle a été la fin heureuse de la campagne du lac Ontario.

BELLE-RIVIÈRE

Du côté de la Belle-Rivière, M. Dumas, chargé d'y commander avec une petite poignée de troupes de la olonie et beaucoup de sauvages des pays d'En-Haut, dont l'affection a redoublé par la prise de Chouaguen, a ravagé la Virginie, la Pensylvanie et le Maryland. Les habitants ont abandonné près de soixante lieues de pays ; des familles entières ont été enlevées ; la perte des Anglois a été immense dans ces contrées. Les habitants avoient fait de leurs habitations des petits forts, qui ne les ont pas protégés contre les entreprises des sauvages, qui les ont brûlés pour la plupart. Le