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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

à tirer des réponses qui leur fussent avantageuses. Je voulus engager Patizel à faire les interrogations et le verbal lui-même, ce qui en effet était plus de son métier que du mien. Il n’y voulut jamais consentir, ne dit pas un seul mot et voulut à peine signer le verbal après moi. Cette démarche un peu hardie eut cependant un heureux succès, et le vaisseau fut délivré avant la réponse du ministre. Le capitaine voulut me faire un présent. Sans me fâcher je lui dis en lui frappant sur l’épaule : « Capitaine Olivet, crois-tu que celui qui ne reçoit pas des Français un droit de passeport qu’il trouve établi soit homme à leur vendre la protection du roi ? »

Il voulut au moins me donner sur son bord un dîner que j’acceptai et où je menai le secrétaire d’ambassade d’Espagne, nommé Carrio, homme d’esprit et très aimable, qu’on a vu depuis secrétaire d’ambassade à Paris et chargé des affaires, avec lequel je m’étais intimement lié, à l’exemple de nos ambassadeurs.

La seconde intervention de Rousseau, en faveur d’un capitaine marchand de Marseille, serait plus méritoire.