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Préliminaire.

Editions antérieures aux Additions de Montaigne[1], ne ſauroient pas que ces faits en font partie, & qu’il les a lui-même inſérés après coup dans les deux premiers Livres des Eſſais.

On ne ſauroit diſſimuler que toute la diction du Journal, où l’on ne

  1. Montagne faiſoit volontiers des Additions à ſes ouvrages, mais il n’y corrigeoit jamais rien. Voici la raison qu’il en donne, Eſſais L. 3. ch. 9. « Celui qui a hypotecqué au monde ſon ouvrage, je trouve apparence qu’il n’y ait plus de droit. Qu’il die, ſ’il peut, mieux ailleurs, & ne corrompe la beſoigne qu’il a vendue. De telles gens, il ne fauldroit rien acheter qu’après leur mort. Qu’ils y penſent bien avant de ſe produire : qui les hâte ? » Belle queſtion ! la faim de la gloire, ou l’autre faim, ſouvent toutes les deux.