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DE MONTAIGNE.

furent voir ſoubdain après être arrivés, & viſitarent pluſieurs logis particuliers, qui ſont très beaus & très bien meublés. Leur abbeſſe eſtoit morte, de la maiſon d’Inteville, & eſtoit on après la creation d’une autre, à quoi pretendoit la ſœur du conte de Salmes. Ils furent voir la doïene qui eſt de la maiſon de Lutre, qui avoit faict cet honneur à M. de Montaigne, d’envoyer le viſiter aux beings de Plommieres, & envoïer des artichaus, perdris, & un barril de vin. Ils apprindrent là, que certeins villages voiſins leur doivent de rente deux baſſins de nege, tous les jours de Pentecouſte ; & à faute de ce, une charrette attelée de quattre beufs blancs. Ils diſent que cette rante de nege ne leur manque jamais ; ſi eſt qu’en la ſaiſon que nous y paſſames les chaleurs y eſtoint auſſi grandes qu’elles ſoient en nulle ſaiſon en Guaſcogne. Elles n’ont qu’un voile blanc ſur la teſte & audeſſus un