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CIII

DE BRIFAUT

Bibl. de Berne, Mss. 354, fol. 9 vo à 10 ro.[1]

1
D’un vilain riche et non sachant,
Qui aloit les marchiez cerchant,
A Arras, Abeville, alanz
M’est venuz de conter talanz ;
5S’en diré, s’oïr me volez.
Mout doi ge[2] bien estre escoutez.
De ce di ge, que fous que nices,
Que tieus hom n’est pas de sens riches
Où l’en cuide mout de savoir,
10S’il ert povres et sanz avoir,
Que l’en tenroit por fol prové.
Issi avons or esprové
Lou voir et fait devenir faus.
Li vilains avoit non Brifaus.
15.I. jor en aloit au marchié ;
A son col avoit enchargié
.X. aunes de mout bone toille :
Par devant li bat à l’ortoille
Et par deriers li traïnoit.
20.I. lerres derrieres venoit
Qui s’apensa d’une grant guille :
.I. fil en une aguille enfille,

  1. CIII. — De Brifaut, p. 150.

    Publié par Méon, Nouveau Recueil, I, 124-126, et donné en extrait par Legrand d’Aussy, III, 263-264.


  2. Vers 6 — * « ge » manque au ms.

    L’on retrouve cette amusante histoire entre autres dans les Facétieuses journées ; elle forme la XVe serée de Bouchet.