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LVIII

DE LA CROTE

Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 837, fol. 332 vo à 333 ro
et 1593, fol. 177.

1
Acui que il soit lait ne bel,
Commencier vous vueil un fablel,
Force qu’il m’est conté et dit
Que li fablel cort et petit
5Anuient mains que li trop lonc.
Or escoutez ci après donc
Que il avint à un vilain.
Sor un coussin tout plain d’estrain
Se degratoit delez son feu,
10Et sa fame sist[1] en son leu
De l’autre part sor une nate,
Et li vilains, qui se degrate,
Apoingne[2] sa coille et son vit ;
Sa fame apele que il vit :
15« Suer », fet il, « foi que moi devez,[3]
Or devinez, se vous savez,
Que c’est[4] que je tieng en mon poing ? »
Et cele, qui ne fu pas loing,
Li respont, qui n’ert[5] pas couarde :
20« Li maleois feus le vous arde :

  1. LVIII. — De la Crote, p. 46.

    A. — Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 837, fol. 332 vo à 333 ro.

    B. — Paris,» Bibl. nat.,» Mss. fr.» 1593, fol. 177.


    Publié par Barbazan, I, 5 ; et par Méon, III, 35-37, sous le titre de « Li Fabliaus de la merde », qui ne se trouve que dans B.


    Vers 10 — sist. B, fu.

  2. 13 — Apoingne. B, Empoingne.
  3. 15 — B, Dame, foi que vous me.
  4. 17 — B, Qu’est ce.
  5. 19 — ert. B, est.