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LXXXVII

DE FRERE DENISE

[par rutebeuf]
Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 837, fol. 329 vo à 331 ro,
et 1635, fol. 60 ro à 62 ro.

1
Li abis ne fait pas l’ermite ;
S’uns hom en hermitage habite,
C’il est de povres draz vestus[1],
Je ne pris mie .II. festus
5Son habit ne sa vesteüre,
C’il ne mainne vie ausi pure
Coume ces habiz nos demoustre.
Mais mainte gens font bele monstre,
Et mervilleuz semblant qu’il vaillent ;
10Il semblent les aubres qui faillent,
Qui furent trop bel au florir :
Bien devroient teil gent morir
Vilainnement et à grant honte[2].
.I. proverbes dit et raconte
15Que tout n’est pas ors c’on voit luire,
Por ce m’estuet, ainz que je muire,
Faire un flabel[3] d’une aventure
De la plus bele criature
Que[4] hom puisse troveir ne querre
20De Paris juqu’en Aingleterre :

  1. LXXXVII. — De Frere Denise, p. 263.

    A. — Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 887, fol. 829 vo à 331 ro.

    B. — Paris,» Bibl. nat.,» Mss. fr.» 1635, fol. 60 ro à 62 ro.


    Publié par Barbazan, I, 122 ; par Méon, III, 76-86 ; par Ach. Jubinal, Œuvres complètes de Rutebeuf, 2e éd., 63-77, et donné en extrait par Legrand d’Aussy, III, 380-383.


    Vers 3 — A, Et il en a les dras.

  2. 13 — A, A grant dolor.
  3. 17 — flabel. A, ditié.
  4. 19 — A, Que l’en.