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LXXXIII

DE CHARLOT LE JUIF

QUI CHIA EN LA PEL DOU LIEVRE
[par rutebeuf]
Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 1635, fol. 62 ro à 63 ro.[1]

1
Qui menestreil vuet engignier,
Mout en porroit mieulz bargignier ;
Car mout soventes fois avient
Que cil por engignié se tient
5Qui menestreil engignier cuide,
Et s’en trueve sa bource vuide ;
Ne voi nelui cui bien en chiée.
Por ce devroit estre estanchiée
La vilonie c’om lor fait,
10Garson et escuier forfait,
Et teil qui ne valent deux tiennes.
Por ce le di, qu’à Aviceinnes[2]
Avint, n’a pas .I. an entier,
A Guillaume[3] le Penetier.
15Cil Guillaumes, dont je vos conte,
Qui est à monseigneur le conte
De Poitiers, chassoit, l’autre jour,
.I. lievre qu’il ert à sejour.

  1. LXXXIII. — De Charlot le Juif, p. 222.

    Publié par Barbazan, I, 140 ; par Méon, III, 87-91 ; par Ach. Jubinal, Œuvres complètes de Rutebeuf, 2e éd., II, 98-104, et donné en extrait par Legrand d’Aussy, III, 90-92.


  2. Vers 12 — « Aviceinnes », sans doute Vincennes, demeure d’Alphonse de Poitiers (Cf. v. 17-18). — Peut-être faut-il lire que à Vincennes.
  3. 14 — Ce Guillaume, grand panetier d’Alphonse, était dans doute un des ennemis de Rutebeuf.