LXXXI
DU VILAIN
et 19152, fol. 47 ro à 47 vo ;
Bibl. de Berne, Mss. 354, fol. 143 vo à 145 ro.[1]
os trovomes en escriture
Une merveilleuse aventure !
Qui jadis avint un[2] vilain.
Mors fu par .I. venredi main ;
Tel[3] aventure li avint
Qu’angles[4] ne deables n’i vint ;
A cele ore que il fu morz
Et l’ame li parti[5] du cors,
Ne troeve qui riens li demant
Ne nule chose li[6] coumant.
Sachiez que mout fu[7] eüreuse
L’ame, qui mout fu pooreuse[8] ;
Garda à destre vers[9] le ciel,
Et vit l’archangle[10] seint Michiel
Qui portoit une ame à[11] grant joie ;
Enprès[12] l’angle tint cil sa voie.
Tant sivi l’angle, ce m’est vis,[13]
Que il entra en paradis.
Seinz Pierres, qui gardoit la porte,[14]
Reçut l’ame que l’angle porte ;
- ↑ LXXXI. — Du Vilain qui conquist paradis par plait, p. 209.
A. — Paris, Bibl. nat., Mss. fr. 837, fol. 228 vo à 229 ro.
B. — » » » 19152, fol. 47 ro à 47 vo.
C. — Bibl. de Berne, Mss. 354, fol. 143 vo à 145 ro.
Nous empruntons les variantes du ms. de Berne à la copie de la Bibliothèque nationale (coll. Moreau, 1720 ; Moreau, 46).
Publié par Méon, IV, 114-119, et avec traduction par Eug. Crépet, Poëtes français, I, 239-247 ; traduit par Legrand d’Aussy, II, 238-242.
- ↑ Vers 3 — A, C, d’un.
- ↑ 5 — A, C, Tele.
- ↑ 6 — A, « Qu[e] » manque.
- ↑ 8 — A, Quant li parti l’ame. C, Que l’ame se parti.
- ↑ 10 — A, Ne qui rien nule.
- ↑ 11 — « fu » manque à B. — C, est pooreuse.
- ↑ 12 — C, estait doteuse.
- ↑ 13 — A, Regarde à destre. C, Garde sor destre.
- ↑ 14 — A, C, S’a veü l’angle.
- ↑ 15 — A, Qui une ame porte.
- ↑ 16 — A, Cele part. C, Après lui. — A, C, a tenu sa voie.
- ↑ 17 — C, Tant seust l’ange, ce m’est avis. — Les vers 17-22 sont remplacés dans A :
Sains Pieres, qui gardoit l’entrée,
Avoit la porte desfermée ;
Et prist l’ame que l’angles porte.
Puis s’en retorne vers la porte. - ↑ 19-22 — Ces vers sont remplacés dans C :
L’ame est après leanz entrée;
Saint Peres, qui gardoit l’entrée,
Reçut l’ame que range[s] (a)porte :
Après retorna vers la porte.