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LXXVII

DE L’EVESQUE

QUI BENEÏ LO CON
Bibl. de Berne, Mss. 354, fol. 88 vo à 90 ro.[1]

1
Uns evesques jadis estoit,
Qui mout volantiers s’acointoit
De dames et de damoiseles ;
Qu’il en trovoit asez de beles,
5Et il lor donoit largemant.
Por ce faisoient son commant,
Car totes béent mais au prendre,
Et cil qui ne lor a que tandre,
N’en aura jamais bon servise :
10Ceste costume ont bien[2] aprise.
Près de la cité de Baiues[3],
Ice m’est avis à .II. Hues,
Ot li evesques un repaire :
Riche maison i ot fait faire,
15Je ne sai la vile nomer[4] ;
Sovant s’i aloit deporter
Li evesques, quant il voloit
Por ce que loin de vile estoit.
Uns prestes estut en la vile
20Qui mout sot d’angin et de guile,

  1. LXXVII. — De l’Evesque qui beneï lo con, p. 178.

    Notre texte est établi d’après la copie de la Bibliothèque nationale (coll. Moreau, 1720, Mouchet, 46), que nous désignons par M.


    Publié par Th. Wright, Anecdota literaria, 68-73, et analysé par Legrand d’Aussy, III, 126-131, sous le titre de l’« Évesque qui bénit sa maîtresse. »


  2. Vers 10 — « bien » manque à la copie.
  3. 11 — « Baiues », que le ms. lit Baies, est sans doute Bayeux en Normandie, bien que la rime ne concorde guère avec liues.
  4. 15 — M ajoute vo avant « nomer ».