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sa force physique et sa haine, puisse accomplir une pareille œuvre de destruction.

– À quelle personne M. Labroue avait-il confié son secret ?

– À un contremaître de son usine, Jacques Garaud… »

Le juge d’instruction eut un geste de commisération.

« S’il est un homme qu’aucun soupçon ne puisse atteindre, c’est celui que vous désignez.

– Pourquoi ?

– Parce qu’il est mort.

– Mort ! s’écria Mme Bertin.

– Oui, madame, mort victime de son dévouement en se précipitant au milieu des flammes pour aller sauver les papiers et la caisse de M. Labroue !

– Cela, je l’affirme, ajouta Ricoux.

– Mort ! s’écria Mme Bertin. Vous avez raison, monsieur, pardonnez-moi une accusation folle. On ne m’avait point parlé de la fin tragique de ce brave homme.

– Je n’ai rien à vous pardonner, répondit le juge. Vous voulez que l’assassinat de votre frère soit puni, et vous cherchez… c’est naturel. Mais, le seul coupable est l’odieuse créature, que tout accuse. C’est Jeanne Fortier. Vous n’avez pas d’autres éclaircissements à nous donner, madame ?

– Non, monsieur.

– Je vous rends donc votre liberté. »