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IX

La nouvelle envoyée par dépêche à Saint-Gervais, à la sœur de M. Labroue par le caissier Ricoux, avait été un coup de foudre pour Mme Bertin ; mais elle était de nature énergique et ne se laissait pas facilement abattre.

Elle se dit qu’elle devait agir sans perdre une minute, ainsi que le lui demandait la dépêche, et partir pour Alfortville.

La pauvre femme faillit s’évanouir lorsqu’elle se trouva en face de l’usine incendiée et du cadavre de ce frère qu’elle avait vu la veille si plein de vie, de force et de confiance en l’avenir.

Ricoux se trouvait là quand arriva Mme Bertin. Il raconta dans quelles circonstances on avait trouvé le cadavre de l’ingénieur, et l’accusation terrible qui pesait sur Jeanne Fortier.

« Ainsi, s’écria Mme Bertin avec une indicible stupeur, ainsi cette malheureuse, que mon frère m’avait demandé de prendre auprès de moi pour assurer à la mère et au fils une existence heureuse, aurait conçu le monstrueux projet d’assassiner son bienfaiteur ! est-ce possible ? Ne vous abusez-vous pas, monsieur Ricoux ? Parfois la justice s’égare.

– Les preuves les plus écrasantes se réunissent contre