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drait sur le rez-de-chaussée.

La foule poussa une longue clameur.

« Jacques est enseveli sous les décombres enflammés… »

Néanmoins on fit une tentative pour avancer, mais l’immense foyer ne permettait plus de pénétrer dans le pavillon. Les murailles elles-mêmes s’écroulaient. En ce moment arrivèrent les pompes de Maisons-Alfort et de Charenton. Trop tard, même pour un sauvetage partiel !

Le caissier Ricoux allait et venait au milieu de la foule gesticulant comme un fou, et répétant :

« C’est cette coquine qui a mis le feu ! C’est elle qui a assassiné M. Labroue ! c’est elle, la cause de la mort de Jacques ! ».

Le commissaire de Charenton était arrivé en même temps que les pompiers. Il entendit les paroles prononcées par Ricoux et, s’avançant vers lui, demanda :

« Vous accusez quelqu’un d’avoir mis le feu !… Vous parlez d’un assassinat commis ?

– Oui, monsieur. Venez… »

Et Ricoux, entraînant le commissaire vers le point de la cour où se trouvait déposé le cadavre de l’ingénieur, ajouta :

« Voici la victime. Regardez ! »

Le magistrat constata la mort de l’ingénieur et reprit :

« Qui accusez-vous ?

– La gardienne de la fabrique.

– Son nom ?

– Jeanne Fortier.

– Sur quoi basez-vous votre accusation ?

– On l’a cherchée partout, elle est introuvable, ce qui prouve bien qu’elle a pris la fuite après avoir allumé le feu. Du reste elle avait acheté du pétrole pour commettre le crime qu’elle préméditait.

– Mais, le mobile de ce crime ?

– Avant-hier M. Labroue, mécontent de la manière dont elle s’acquittait de son emploi, lui avait donné