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XVI

Paul Harmant avait regagné son logis à une heure du matin, très étonné, très inquiet de l’inexactitude de Soliveau.

Le lendemain matin, vers neuf heures, il sortit, passa chez son banquier, et donna l’ordre de le conduire à l’usine. Aucune lettre, rien, aucune dépêche ne l’y avaient précédé. Le misérable, affolé d’angoisse, revint à Paris.

Mary se trouvait encore plus souffrante que de coutume… La veille, elle avait craché le sang. Une fièvre brûlait ses veines. Son père, en rentrant à l’hôtel, fut douloureusement frappé de ce changement subit. Il éprouva au cœur une souffrance aiguë, et cette pensée noire envahit son âme : les médecins l’avaient-ils trompé ? Mary pouvait-elle mourir si jeune ?

Au déjeuner, Mary ne faisait preuve d’aucun appétit.

« Chère mignonne, lui demanda le millionnaire, tu souffres ?

– Un peu, père. J’ai mal dormi, cette nuit.

– Tu avais la fièvre ?

– Je crois. Des rêves effrayants ont troublé mon sommeil.

– Comme les miens », pensa le millionnaire.

Paul Harmant embrassa longuement la jeune fille.