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XV

Lucie Fortier avait attendu toute la soirée maman Lison. Quand sonnèrent dix heures du soir sans que la porteuse de pain fût rentrée, la jeune fille commença à se sentir prise d’inquiétude. Minuit sonna. La porteuse de pain n’avait point reparu. Lucie se mit au lit, mais il lui fut d’abord impossible de fermer les yeux.

Enfin, vers quatre heures du matin, Lucie laissa retomber sa tête et s’endormit d’un lourd sommeil. Il était huit heures quand elle se réveilla. Elle sauta à bas de son lit, et alla frapper à la porte de Jeanne. Aucune réponse. La jeune fille s’habilla rapidement et descendit.

« J’irai d’abord au Rendez-vous des boulangers », se dit-elle.

En arrivant en face de la boutique du marchand de vin-restaurant, elle s’arrêta, frappée de stupeur. Cette boutique était fermée. Lucie s’informa.

« L’établissement a été fermé par autorité de justice à cause de la porteuse de pain, parbleu », lui dit une commère.

Les quatre mots : La porteuse de pain, glacèrent Lucie.

« Le nom de cette porteuse de pain ? demanda-t-elle.

– On l’appelle dans le quartier maman Lison.

– Mais, pourquoi ? Pourquoi ? balbutia-t-elle.