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La porte s’ouvrit. Trois gardes de Paris se trouvaient sur le seuil avec un gardien.

« Venez », dit le gardien à Ovide.

Au bout de quelques minutes, il entrait dans le cabinet du chef de la Sûreté, où l’attendaient un juge d’instruction, son greffier et les deux agents qui avaient assisté au banquet. Le juge d’instruction prit la parole :

« Votre nom ? demanda-t-il.

– Pierre Lebrun, répondit Ovide.

– Vous mentez ! » répliqua le magistrat.

Le Dijonnais était rentré en possession de tout son aplomb.

« Alors, fit-il d’un ton presque insolent, si vous savez mieux que moi comment je m’appelle, pourquoi me questionnez-vous ?

– Vous vous nommez Ovide Soliveau, reprit le juge.

– Si ça vous fait plaisir, mon Dieu, je le veux bien.

– N’aggravez point votre situation. Si vous ne répondez pas, votre cousin Paul Harmant répondra pour vous. »

« Allons, pensa Soliveau, décidément, j’ai trop parlé… »

Sur une nouvelle question du juge, il donna la date de sa naissance et les noms de ses père et mère.

Puis le juge demanda :

« Paul Harmant est votre cousin ?

– Oui !

– Vous mentiez donc, au Rendez-vous des boulangers, en affirmant, que votre cousin était mort, et que l’homme qui se faisait appeler aujourd’hui Paul Harmant avait un autre nom ? »

Ovide comprenait de plus en plus que, sous l’influence de la liqueur canadienne, il avait révélé tous ses secrets.

« J’étais ivre, répondit-il, et je ne savais ce que je disais.

– Alors, c’est dans le délire de l’ivresse que vous avez accusé Lise Perrin, la porteuse de pain, d’être Jeanne Fortier ?

– Qui ça, Jeanne Fortier ?

– La femme que vous avez essayé d’assassiner rue Gît-le-Cœur, en faisant tomber sur elle un échafau-