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Marianne revint et plaça sur la table la suite du déjeuner.

« Maintenant, reprit-elle, qu’est-ce que vous allez me montrer ?

– Curieuse ! vous êtes pressée ! vous allez voir… »

Ovide tira de sa poche deux petites boîtes de maroquin, l’une rouge et l’autre noire. Il ouvrit celle de maroquin rouge, où brillait une paire de boucles d’oreilles.

« Oh ! c’est joli ! c’est un cadeau pour maman Lison ?

– Tout juste.

– Eh bien, la pauvre chère femme sera bien contente ! Et dans l’autre boîte, qu’est-ce qu’il y a ?

– Un paire de boucles d’oreilles pour vous, Marianne. »

Ovide ouvrit le second écrin. Marianne poussa un cri de joie.

« Mais c’est magnifique ! s’écria-t-elle. Oh ! merci, monsieur Pierre, merci ! Vous êtes trop gentil ! Je les mettrai pour servir… »

La servante glissa la boîte dans sa poche et reprit :

« Monsieur Pierre, j’aime bien qu’on chante. Vous nous chanterez des bêtises, hein ? Puis faudra faire chanter tout le monde… Même maman Lison.

– La maman Lison comme les autres.

– Je crois bien que vous n’y parviendrez pas. Impossible de l’égayer.

– Si vous vouliez, Marianne ce serait bien facile. Il ne s’agirait que de la rendre un peu pompette

– Mais, ce n’est pas moi qui lui verserai à boire.

– Inutile qu’elle boive beaucoup !

– Alors, qu’est-ce qu’il faut faire ?

– On boira des liqueurs, n’est-ce pas, après le café ? Alors, je dirai que je paie ma bienvenue ; je ferai mon cadeau à maman Lison et on l’arrosera d’un verre de vraie chartreuse. Eh bien, il ne s’agit que de verser dans un des carafons, que vous mettrez de côté, une cuillerée d’une certaine liqueur que j’ai apportée.

– Si ça allait lui faire du mal à cette pauvre femme !

– Ça la rendra gaie, tout simplement, et nous lui