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– C’est la même chose, puisque le service dont vous parlez était un service d’argent. En l’absence de tout récépissé, nous n’avons pu découvrir à qui l’acte avait été remis. Cela, j’ai besoin de le savoir. Le tentateur n’était-il point un certain baron de Reiss ?

– Oui, monsieur.

– Connaissez-vous depuis longtemps cet homme ?

– Je ne l’avais jamais vu.

– Vous commettiez un délit, qui est un crime, sur le compte d’un quidam, que vous n’aviez jamais vu !

– Eh, monsieur, il me sauvait de la cour d’assises.

– Dites plutôt qu’il vous y conduisait !

– Voici de quelle façon les choses se sont passées. »

Duchemin narra par le menu comment il avait fait la connaissance d’Arnold de Reiss, à Joigny, et ce que lui avait raconté le baron pour obtenir de lui la remise du procès-verbal.

« Cet homme avait des renseignements précis ! " fit l’artiste. D’où lui venaient-ils ? C’est ce que nous découvrirons plus tard. Il s’agit maintenant de mettre la main sur le baron de Reiss. Ne savez-vous point son adresse, vous, madame ? ajouta l’ex-tuteur de Georges en s’adressant à Melle Amanda.

– Et pourquoi la saurais-je, monsieur ?

– Par l’excellente raison que vous avez passé huit jours ici en tête-à-tête avec lui. »

Amanda rougit jusqu’au blanc des yeux.

« Voyons, reprit Étienne, il faut parler franc. Je vous ai dit que j’étais un ami. Je pourrais devenir un ennemi. Le maire de Joigny a écrit au procureur de la République de Paris. On va vous chercher, monsieur Duchemin. Vous serez soumis à un interrogatoire et vos réponses nous apprendront ce que nous voulons savoir. Si, au contraire vous ne me cachez rien, j’userai de toute mon influence pour qu’aucune poursuite ne soit dirigée contre vous.

– Eh ! monsieur, dit Amanda, nous ne connaissons ni l’un ni l’autre l’adresse du baron de Reiss. Nous donnerions tout au monde pour la savoir ; mais cet homme nous a glissé dans les mains.