Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/448

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le gredin a toutes les ruses. Il s’agit d’être aussi rusé que lui. »

Duchemin fit un geste de colère.

« Dès demain, je recommencerai à épier, dit-il.

– Ça ne servirait à rien. Demain, c’est dimanche, et ils ne se verront pas… Si nous allions à Bois-le-Roi ?

– Je ne demande pas mieux. »

* * *

Paul Harmant avait rejoint son complice chez Brébant, dans un cabinet. Vers minuit, ils se séparèrent. Le Dijonnais ne laissait pas d’éprouver une vague inquiétude.

« Il ne me sera pas bien difficile de déjouer les plans d’Amanda jusqu’à mon départ, se disait-il, mais je crois que ce départ est vraiment une chose sage. À Buenos Aires, avec cinq cent mille francs, je vivrai d’une façon confortable. Décidément, je fais bien de prendre ma retraite. Ça me promet une vieillesse heureuse… »

Le lendemain, Ovide jeta un coup d’œil sur les journaux, et y lut un récit de « l’accident » arrivé rue Gît-le-Cœur.

Le reporter affirmait qu’outre le jeune garçon une porteuse de pain avait été broyée littéralement. Ovide sourit :

« Le cousin Harmant, se dit-il, verra que cette fois la besogne était bien faite. »