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d’autres renseignements ; mais pouvez-vous m’apprendre à quoi a servi la pièce dérobée par lui ?

– À commettre une infamie.

– Rien ne m’étonne point. L’argent dont Duchemin disposait avait servi à payer son vol. Je garde cette pièce et vais vous en faire délivrer une copie. »

Une demi-heure plus tard, Étienne sortait de la mairie, muni d’un double du procès-verbal dûment légalisé, et à six heures et demie arrivait à Bois-le-Roi où il apprenait du chef de gare lui-même que Duchemin, presque guéri, avait touché 5000 francs et qu’il devait être encore à l’hôtel Au Rendez-vous des Chasseurs.

Étienne Castel se dirigea vers l’endroit désigné. Une servante accourut. C’était Madeleine.

« Monsieur désire ? demanda-t-elle.

– C’est ici que loge M. Duchemin, blessé dans l’accident ?

– C’est ici. Il est parti hier soir pour Paris.

– Avez-vous son adresse à Paris ?

– Non, monsieur ; on pourra la lui demander. Il doit revenir passer un dimanche avec Melle Amanda.

– Qui ça, Melle Amanda ?

– Une jeune dame très jolie qui, sachant qu’il était blessé, est venue le voir. Ça doit être une bonne amie. Elle a passé une douzaine de jours chez nous avec un monsieur d’un certain âge, qui me faisait l’effet d’être son protecteur, le baron de Reiss. »

Étienne tressaillit.

« Le baron de Reiss ? s’écria-t-il, pouvant à peine en croire ses oreilles. Et il connaissait sans doute M. Duchemin ?

– Je ne crois pas, Melle Amanda a eu bien soin d’attendre que le baron soit parti pour venir voir M. Duchemin.

– Savez-vous l’adresse de M. de Reiss ?

– Non, monsieur. Mais la patronne va vous répondre, ajouta la servante en montrant la propriétaire qui entrait.

– Qu’y a-t-il donc ? demanda la maîtresse d’hôtel.

– Figurez-vous que je suis très lié avec M. de Reiss, répondit Étienne. Nous nous sommes connus en Alle-